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Lyon-Rose, 1796-2006 : entre Lyon et la rose, trois siècles d’un roman d’amour

   
Auteur : Pierrick Eberhard
Editeur : Editions lyonnaises d’art et d’histoire
Date de dépôt : mai 2007

Les plaques de rues témoignent soit d'un hommage à un personnage soit à l'histoire locale. Ainsi à Lyon (Rhône), les rues des Rosiéristes, des Roses ou encore de la Roseraie marquent l'importance de la rose sur son territoire. En effet, Lyon, la capitale des Gaules, a une histoire horticole parfois méconnue, particulièrement associée à la rose. A l'heure où la troisième ville de France est candidate au titre de « Capitale européenne de la Culture » pour 2013, il est justice de se plonger dans ce passé. La « reine des fleurs » a donc une histoire lyonnaise révélée dans les pages de ce livre abondamment illustré. De grandes familles lyonnaises ont donné ses lettres de noblesse à la rose à l'instar de Guillot, Perent-Ducher, Meilland, Reuter... Cette histoire patrimoniale dépasse les portes de la préfecture du Rhône et concerne aussi bien des villes proches comme la Guillotière, Vaise, Vénissieux, Bron, Saint-Priest, Tassin... Un peu oubliée, elle persiste toujours dans les quatre roseraies du parc de la Tête d’or* et aussi à La Bonne Maison* à La Mulatière (Rhône), le merveilleux jardin d'Odile Masquelier, créatrice notamment de l'association « Roses anciennes en France ». Outre ces deux jardins incontournables dans le département du Rhône, il ne faut pas oublier que Lyon est la ville où siège la Société française des roses, à l'initiative de la manifestation « Altera Rosa » organisée avec la ville d'Avignon dans le cloître du Palais des Papes depuis 2005. Tony Garnier (1869-1948), architecte grand prix de Rome en 1899, dont l'œuvre est importante à Lyon notamment avec sa cité industrielle de Gerland, imaginait pour celle-ci sur ses croquis des roses en qualité d'éléments de décoration. La rose est donc bien étroitement liée à l'histoire de cette ville. Elle commence en 1796 avec l'installation du jardin des plantes dans l'enceinte de l'ancien couvent de la Déserte et qui augmente avec un don en 1805 de rosiers du parc de la Malmaison* à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) par l'impératrice Joséphine. Le jardin prend alors le nom de « Jardin de l'impératrice Joséphine ». Depuis lors, grâce à un terrain propice (cailloutis glaciaire) et à un climat idéal, la rose va trouver ici une terre promise où les obtenteurs vont lui donner des heures de gloire. Lieu de production et d'exposition, Lyon sera reconnue internationalement comme « capitale des roses ». Ce livre retrace cette aventure horticole passionnante, depuis ses fondations et balbutiements jusqu'à nos jours (la rose 'Soyeuse de Lyon' a été baptisée le 1er juin 2007 dans le cadre du 150e anniversaire du parc de la Tête d'or), sans oublier l'âge d'or (de 1850 à 1940). Parmi les rosiéristes, figurent plus particulièrement les célèbres familles Guillot (dynastie de six générations), Ducher, Pernet et Pernet-Ducher, sans oublier Meilland, qui de nos jours exporte dans 90 pays et produit un tiers des roses vendues en fleurs coupées. Si l'aventure humaine est largement relatée, cet ouvrage très complet aborde aussi la rose sous ses différents aspects et symboles, dans les domaines politique, religieux, culinaire, tinctorial, un véritable pot-pourri de ses utilisations. Lyon est célèbre pour ses canuts, et comme le démontre un chapitre du livre consacré à la soie et à la peinture, la rose est un motif récurrent en soierie et encore de nos jours. Quant aux peintres, ils n'ont jamais cessé d'être inspirés par les roses. Nul doute que la relation entre Lyon et la rose, si elle est moins médiatisée, est donc toujours intense, y compris dans les laboratoires où la génétique et la parfumerie sont de mise, constituant toujours une économie vivante. Au fil des pages, des encadrés reviennent en détails sur quelques sujets précis de l'histoire des roses comme la rose dans l'Antiquité, Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), l'eau de rose, la poésie, les roses anciennes ou encore la mythique rose bleue. Tout cet ouvrage est enrichi d’une iconographie d'archives puisées dans des photographies, des catalogues, des planches botaniques, des affiches, des timbres, des étiquettes botaniques, des planches d'herbiers... Elle illustre une histoire où le lecteur rencontre notamment Jean-Marie Morel, Jean Claude Nicolas Forestier, les frères Lumière, Louis de Funès, Brigitte Bardot... De l'exposition universelle de Lyon (1872) à la place Bellecour (quatrième plus grande place de France) avec ses célèbres kiosques à fleurs, la rose ne peut être dissociée de la culture lyonnaise. D'ailleurs, de nombreuses roses portent un nom témoignant de cette relation à l'instar de 'Candeur Lyonnaise', 'Coquette de Lyon', Gloire Lyonnaise', 'Lyon rose' (comme le titre du présent ouvrage) créée en 1907, 'Merveille de Lyon', 'Prestige de Lyon'...

En annexe, figurent la liste des rosiéristes lyonnais, celle des roses de Lyon, le palmarès de ses concours internationaux des roses nouvelles de Lyon depuis 1931, des adresses de pépinières et rosiéristes, les obtentions lyonnaises, un glossaire depuis « A » comme aiguillon jusqu'à « R » comme remontant sans oublier les mots issus de « rose » à l'instar de rosaire, rosace, rosière, rosarium...

Des citations et proverbes terminent cette passionnante étude sur une fleur associée à une ville, suscitant bien des passions. D'ailleurs, Victor Hugo ne disait-il pas que « Les dieux n'ont fait que deux choses parfaites : la femme et la rose » ?

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc de la Tête d’or

La Bonne Maison

Parc de la Malmaison



© Conservatoire des Jardins et Paysages / août 2008

 
240 pages - 45.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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