La liberté de créer des jardins face aux enjeux de la diversité biologique
(mardi 15 mars 2011)

Le Conservatoire des Jardins et Paysages, créé il y a 25 ans, s'est donné pour mission la promotion du patrimoine des jardins et du paysage français, avec comme credo :

Toujours en veille sur les sujets d'actualité, il paraît important, à nouveau, d'organiser des rencontres, réels lieux de débat et de partage autour de cette connaissance, voire de cette véritable renaissance de l'art des jardins.

Nous entrons dans une période éminemment complexe pour toute une profession de concepteurs, entrepreneurs, producteurs de plantes, mais aussi de gestionnaires de sites car un certain nombre de repères culturels disparaissent pendant que de nouveaux concepts apparaissent, notamment ceux de la biodiversité, de la gestion différenciée. Il est vrai que la biodiversité est avant tout un concept scientifique, alors que le paysage et l'art des jardins sont surtout des activités à caractère artistique, mais tous deux ont un point commun : le vivant.

Face aux engagements internationaux de la France, aux directives européennes, aux législations nationales, à la pression médiatique, à une demande sociale plus ou moins exprimée, la création paysagère, est-ce que l'art des jardins voire le jardinage peuvent encore se pratiquer sans retenue, peuvent-ils jouer avec l'ensemble des flores, autochtones et allotochnes, sans se préoccuper des risques réels ou supposés, sur le site d'intervention et en dehors, de la disparition des habitats, des pollutions génétiques, des plantes envahissantes ? En un mot, quelle est la part de liberté octroyée au concepteur dans le jeu subtil des choix et associations des végétaux ou dans la création de nouveaux milieux ?

Quelle est la position ou quelles sont les positions de la profession face à ce défi ?

Il est utile voire indispensable que toute la filière des métiers du paysage – qu'ils soient concepteurs, entrepreneurs, pépiniéristes ou gestionnaires - puisse s'exprimer, tout comme les associations concernées, les écologues, les scientifiques des milieux, les botanistes, et enfin les propriétaires de jardins publics et privés. Chaque composant de la filière se doit de faire part de ses positions face à ce changement de regard sur le monde du vivant.

Les Rencontres du Conservatoire des Jardins et Paysages, accueillies dans les locaux de la Société Nationale d'Horticulture de France, se tiendront le Mardi 15 mars 2011 à la Société Nationale d'Horticulture de France au 84 rue de Grenelle à Paris 7ème sur le thème

« La liberté de créer des jardins face aux enjeux de la diversité biologique »

Comment concilier jardin et diversité végétale ?

Quelle liberté pour planter un jardin ouvert au public en respect des règles de précaution, d'invasion, d'allergie, d'endémisme... ?

Quelle liberté de création pour le concepteur lorsqu'un état des lieux exhaustif exige une restitution des sites à l'identique ? Quel référentiel de départ est légitime ?

La restauration écologique est devenue incontournable dans les projets d'aménagements ; quelle place peut-on trouver aujourd'hui pour une « restauration paysagère » ?

Autour de témoignages de propriétaires, de professionnels, d'architectes-paysagistes, d'ingénieurs, de producteurs, d'environnementalistes, d'écologues, de scientifiques, de gestionnaires, le Conservatoire des Jardins et Paysages propose un échange de vues sur l'avenir face à l'un des principes du développement durable : le maintien de la biodiversité végétale. Tous représentants de la création et de la gestion de ces jardins magiques, miroirs de notre société, tous apporteront les expériences et références pour gérer demain ce fameux patrimoine, objet de nos passions.

A l'heure de la biodiversité, de la gestion différenciée, du développement durable, du Grenelle de l'Environnement où, pour se conformer aux directives, nous assistons à des dérives où se mélangent les objectifs et les moyens, il est important que tous ceux qui partagent cette passion débattent pour communiquer et agir.

Sont conviés aux Rencontres du Conservatoire des Jardins et Paysages, sur invitation :

o Les représentants des propriétaires des jardins privés et des jardins appartenant aux collectivités locales et à l'Etat ;

o Les représentants de l'Association Française des Directeurs de Jardins et Espaces Verts Publics (AFDJEVP),

o Les représentants du Conseil National des Villes et Villages Fleuris (CNVVF) :

o Les représentants des métiers du paysage (paysagistes, entrepreneurs, pépiniéristes, semenciers, …) :

• - La Confédération des Métiers du Paysage (COMEP) ;


• - La Fédération Française du Paysage (FFP),


• - L'Union Nationale des Entreprises du Paysages (UNEP),


• - La Fédération Nationale des Producteurs de l'Horticulture et des Pépinières (FNPHP),

o Les représentants de la gestion du territoire, des ingénieurs écologues et les intervenants au Muséum National d'Histoire Naturelle ;

o Les représentants du monde associatif des passionnés de plantes, de jardins, et de biodiversité : la Société Nationale d'Horticulture de France (SNHF), des ONG …

o Les représentants de la presse spécialisée.

Le comité scientifique porteur de cette session est tenu par :

Pour le Conservatoire des Jardins et Paysages :

• o Yves-Marie Allain, vice-président du Conservatoire des Jardins et Paysages, paysagiste D.P.L.G., inspecteur général de l'environnement,


• o René Lecoustre, vice-président du Conservatoire des Jardins et Paysages, ingénieur agronome, chercheur en modélisation des plantes au CIRAD,


• o Marine Linglart-Lime, ingénieur écologue à Urban Eco,


• o Christian Maillard, secrétaire du Conservatoire des Jardins et Paysages, architecte paysagiste ESAJP, chef du service des parcs et jardins du territoire de Boulogne-Billancourt (Communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest),


• o Philippe Thébaud, président du Conservatoire des Jardins et Paysages, paysagiste-urbaniste, paysagiste conseil de l'Etat.

Pour la profession - sous réserve de leur accord - :

• o Thibaut Beauté, président de l'Association Française des Directeurs de Jardins et Espaces Verts Publics,


• o Dominique Douard, président de la Commission Paysage de Val'hor (COMEP),


• o Martine Lesage, déléguée au concours national et au prix du Conseil National des Villes et Villages Fleuris,


• o Emmanuel Mony, président de l'UNEP,


• o Catherine Secq, Déléguée générale de la Société Nationale d'Horticulture de France (SNHF),


• o Jacques Soignon, directeur du SEVE de Nantes.

Pour les propriétaires de jardins :

• o Intervenant en cours d'étude.

Ces rencontres seront donc un lieu débat autour du thème de la liberté de créer des jardins face aux enjeux de la diversité biologique.

DIVERSITE BIOLOGIQUE : Une définition

« La diversité biologique, ou biodiversité, est la variété et la variabilité de tous les organismes vivants. Ceci inclut la variabilité génétique à l'intérieur des espèces et de leurs populations, la variabilité des espèces et de leurs formes de vie, la diversité des complexes d'espèces associées et de leurs interactions, et celle de leurs formes de vie, la diversité des complexes d'espèces associées et de leurs interactions, et celle des processus écologiques qu'ils influencent ou dont ils sont les acteurs (dite diversité écosystémique) ».

Edward O. Wilson (1988) lors de l'assemblée générale de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN)