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Château Lagrézette

   
Auteur : Eric Deschodt & Alain Dominique Perrin
Editeur : Regard
Date de dépôt : 2005

Le « Domaine de Lagrézette » est une appellation d’origine contrôlée des vins de Cahors. Ces vignobles sont liés à un château, nommé Lagrézette à Caillac (Lot), propriété d’Alain Dominique Perrin, connu pour avoir été longtemps le président du directoire de Cartier International.
Présidant aujourd’hui la Galerie nationale du Jeu de Paume (GJP) devenue un centre pour la photographie et l'image, il a d’abord été antiquaire avant ses fonctions chez Cartier. Passionné d’art et de photographie, il achète en 1980, avec sa femme Mathé, le château agonisant depuis plus de cent ans.

Cet ouvrage écrit par Eric Deschodt et Alain Dominique Perrin permet de découvrir l'énergie déployée pendant douze années dans la réhabilitation du domaine : château, jardins et vignoble. Des documents d’archives et notamment des cartes postales anciennes permettent d’imaginer la nature des travaux engagés. Edifié sur les bases d'une maison forte du XIIe siècle, le château Lagrézette est érigé au XVe siècle par la famille de Massault.
Ainsi, son architecture médiévale a été ornée et agrémentée à la Renaissance, comme en témoignent notamment les décors sculptés des entourages de la porte de la tour hexagonale de l’escalier (XVIe siècle).
Les qualités esthétiques, remises en valeur par la restauration, ont permis à ce château d’être classé monument historique en 1982. La couverture de ce livre avec un Aruncus et la statue du « Jeune homme à la grappe » annonce en effet un lieu d’exception, lié au vin, au bon goût, et avec un environnement paysager.
Le livre invite à une découverte de l’intérieur avec l’escalier, les cheminées, le mobilier (fauteuil Mackintosh, bibliothèque aux cariatides…), le fournil du XIVe siècle… Cette visite présente aussi la collection de photographies ornant les murs, mais aussi des œuvres d’art dues notamment à des artistes comme Pierre Zinenberg, Di Rosa, Jean-Charles Blais ou encore César, le grand ami d’Alain Dominique Perrin dont la rencontre et l’amitié ont permis le démarrage de la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Jouy-en-Josas. En effet, en parallèle à l’histoire du château Lagrézette, celle de Cartier se profile en filigrane et notamment en 1984 avec la création de la Fondation Cartier pour l’art contemporain au domaine du Montcel à Jouy-en-Josas (Yvelines). Ladite fondation a occupé ce siège de 1984 à 1993.
Dans ce haut lieu de la création contemporaine, séjourneront de nombreux créateurs internationaux. Certains sculpteurs y ont alors installé des œuvres mémorables comme « Long term parking » (1982) d’Arman (sculpteur disparu le 22 octobre dernier), constitué de 59 voitures empilées sur 18 mètres de haut et prises dans 1900 tonnes de béton, les lièvres boxant de « The boxing ones » (1985) de Barry Flanagan, « Hommage à Eiffel » (1984) et le « Pouce » (1964) de César ou « La serre » (1985) de Jean-Pierre Raynaud. En 1994, le nouveau bâtiment de Jean Nouvel au 261 du boulevard Raspail (Paris) marque le changement de site, avec l’étonnant Theatrum botanicum, le jardin de l'artiste allemand Lothar Baumgarten, avec 35 essences d’arbres et 200 espèces végétales de la flore française. Quant à Lagrézette, le château est aussi entouré de jardins récents. Les photographies des premières pages du livre en dévoilent les ambiances avec des bassins, le kiosque à musique, le cèdre planté en 1789 ou des sculptures comme le granit d’Ulrich Ruckriem (1987) ou « Monoform 14 » de Gottfried Honneger (1985).
La terrasse, le jardin de buis, le verger, la roseraie et le potager sont ainsi mis à l’honneur. Ces jardins vont encore évoluer avec l’actuelle transformation du vivier du XVIIe siècle en jardin tropical. Un magnifique pigeonnier du XVIIe siècle sur pilotis, typique de ceux du sud-ouest de la France, marque l’entrée du vignoble. En effet dès le départ, les Perrin ont pour dessein de restituer au domaine sa vocation première. Ce redémarrage de la viticulture assure à nouveau la cohérence du domaine de plus de 60 hectares, tout en s’inscrivant dans une volonté de redonner au Cahors sa place parmi les grandes appellations françaises. C’est pourquoi en 1992, un admirable chai souterrain est construit dans une architecture respectueuse du site. Le vignoble est replanté des cépages malbec, merlot et tannat. C’est ainsi que redémarre l’aventure des crus du domaine, aujourd’hui réputés et même au-delà des frontières : « le château Lagrézette », « Le pigeonnier », « la cuvée Dame d'Honneur », « Chevalier Lagrézette », « Fleur de Grézette », « Rose de Grézette », « Blanc de Grézette »...
Cette aventure épicurienne se termine par les propos de Michel Rolland l’œnologue responsable de l’amélioration de qualité du vin du domaine. A la lecture de ces pages, l’envie de se rendre sur place se fait sentir et donne envie d’une dégustation vente.

© Conservatoire des Jardins et Paysages / décembre 2005

 
148 pages - 49.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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