Auteur : Olivier Bleys Editeur : Gallimard
Date de dépôt : mai 2007
Comme Alexandre Dumas l’avait
fait bien avant lui, avec « La tulipe noire » (1850), Olivier Bleys,
écrivain, conférencier, formateur, hédoniste et
jardinier, écrit ce roman dans le contexte de la célèbre « tulipomanie »
qui fit s’effondrer les cours de
l’oignon de tulipe dans les Provinces unies, c’est-à-dire les Pays-Bas,
au milieu du XVIIe siècle. Lorsque la tulipe venue des jardins des palais ottomans
arrive en Hollande, à la fin du XVIe siècle, les horticulteurs
les plus érudits, dont le fameux français Carolus Clusius, connaissent déjà son
existence et s'échangent avec gourmandise les quelques bulbes en leur possession.
Cette folie spéculative s’est emparée des Européens et notamment du peuple
hollandais. En 1636, en plein âge d'or hollandais, un bulbe de tulipe s'est
même échangé sur le marché d'Amsterdam à un prix quatre fois supérieur à celui
de « La
ronde de nuit » de
Rembrandt ! Petit à petit, dans les tavernes de La Haye, d’Utrecht ou de
Haarlem, les bulbes deviennent l'objet d'un marché fiévreux où tous les moyens
sont bons pour se les approprier. En février 1637, le marché s'effondre, le
krach ruine des milliers de spéculateurs. D’après l’ouvrage du journaliste britannique Charles Mackay « Extraordinary
popular delusions and the madness of crowds » (1841), de
nombreux spéculateurs ont
été ruinés par cette « crise de la tulipe ». Charles Mackay prétend
aussi qu’un bulbe de ‘Semper Augustus’, une tulipe Rembrandt blanche
flammée de rouge sang, était
susceptible d’être échangé contre cinq hectares de terre, lui conférant ainsi
le statut de la « plus recherchée des tulipes ». Si ces faits sont aujourd’hui parfois
contestés sur leur ampleur réelle, cette tulipe éponyme est aujourd’hui au cœur
du roman d’Olivier Bleys. L’histoire se déroule donc dans les Provinces unies dans les années
1630. Depuis que son père, Cornelis Van Deruick, marchand de tissus veuf a décidé de
quitter ses enfants et son pays, pour chercher fortune en Amérique grâce au commerce de la canne, Wilhem, en
qualité d’aîné, a la garde de ses deux sœurs et de son frère, mais sous la
protection d'un puissant notable de la ville, Paulus van Bereysten. Ce dernier
est un redouté négociant de fleurs. Tel est le point de départ de ce récit aux
descriptions saisissantes révélant avec justesse le monde cynique et implacable
dans lequel va évoluer cette famille qui n'était pas prête à vivre de tels
événements où les nantis asservissent les faibles. Ce plaidoyer contre
l'injustice sociale se déroule donc parmi les fleurs.
© Conservatoire des Jardins et Paysages / avril 2010 |
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352 pages - 19.00 €
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