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Plantes du littoral en Nouvelle-Calédonie

   
Auteur : Bernard Suprin
Editeur : Photosynthèse
Date de dépôt : août 2008

Archipel du Pacifique Sud, la Nouvelle-Calédonie (collectivité territoriale de Mélanésie rattachée à la France) est un territoire de 19 103 km2, comprenant la Grande-Terre, les îles Loyauté (Ouvéa, Lifou, Maré et Tiga), les îles Bélep, l’archipel Chesterfield, les îles Surprise, Walpole et Matthew et Hunter (deux volcans sous-marins récemment émergés). Jouissant d’un climat tropical océanique, elle possède une flore extraordinaire. Ce livre s’attache donc à présenter la végétation des zones littorales et îlots, trop souvent considérés comme des « brousses » et soumise à un appauvrissement (abattages, incendies, surpâturage, pollution, prolifération d’algues, artificialisation minérale…), mais aussi refuge d’une faune. Par ailleurs, ce littoral est le milieu le plus fréquenté puisque le réseau routier et l’activité économique y occupent une place prépondérante. Bernard Suprin est consultant en études et formation, mais aussi prospecteur botaniste, spécialiste de l’étiquetage botanique et passionné de photographie et redécouvreur en mai 2002 du Pittosporum tanianum réputé disparu. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la botanique néo-calédonienne et du « Guide botanique du jardin Lacroix à Dumbéa » (2007). Il a notamment été le rédacteur des fiches botaniques des jardins du Méridien* à Nouméa conçus par Philippe Thébaud (1998), président de notre association. Ces fiches sont téléchargeables. Avec ce livre, Bernard Suprin concrétise des années de compilations et de travail de terrain permettant de promouvoir les plantes de « bord de mer » aux utilisations multiples (nourriture, soins, construction, tannerie, habillement…). En introduction, l’auteur revient sur quelques groupements végétaux originaux : herbiers, mangrove et corniche corallienne. Le corps de l’ouvrage est constitué de 172 fiches rédigées de 1988 à 1997 pour une rubrique hebdomadaire « Ces arbres qui nous entourent » dans le quotidien « Les nouvelles calédoniennes ».

Les plantes sont classées suivant trois groupes : arbres et autres ligneux, herbes et autres ligneux puis lianes et sarmenteux. Pour chaque fiche rédigée sur une ou plusieurs pages, la plante est présentée avec son principal nom commun, mais aussi dans différentes langues (anglais, ajië, bwewe, camuki, drehu, drubea, faga uvea, Fidji, Fidji (lau), fwaî, guam, kunié, laai, nemi, nengone, païci, Polynésie, tonga, xârâcùù…). Outre le nom scientifique et la famille botanique, le végétal est décrit à travers trois thématiques : répartition et habitat, à quoi ressemble-t-il ? et les usages. Une iconographie basée sur des photographies en couleurs de l’auteur permet de comprendre l’aspect de la plante, mais aussi ses fleurs, ses fruits…

Tous les commentaires renferment de précieux renseignements et diverses anecdotes, notamment au sein d’une rubrique récurrente intitulée « Le saviez-vous ? ». Ainsi, il est précisé que la forme des fruits du bonnet carré (Barringtonia asiatica) a inspiré l’architecte de l’hôtel Tiéti pour dessiner les bungalows, que la langue de belle-mère (Sanseviera trifasciata) était réservée en Afrique pour la confection de cordes d’arc ou encore que le Droopy ou « arbre à cuillères » (Acropogon bullatus) doit son nom en raison de la ressemblance de ses feuilles avec les grandes oreilles du chien des dessins animés créé par Tex Avery. Les noms vernaculaires sont à la fois dépaysants et d’une réelle poésie à l’instar de l’arbre à pruneaux, l’arbre à tabous, l’arbre aux jeux de patience, les baies corail, le canavalia rose, la fougère à canards, le houx de mangrove, le pois de mer, le tournesol des plages… Parmi les plantes sélectionnées, se remarque la richesse des palétuviers (aveuglant, gris, jaune, noir, rouge, soleil) ou des fougères (à canards, drynaria, langue de bœuf, nid d’oiseau, patte de lapin) dans la flore néo-calédonienne. Les informations sont très complètes. Ainsi, le pin colonnaire (Araucaria columnaris) est la plus connue et la plus répandue des 13 espèces endémiques de Nouvelle-Calédonie. Sa présence abondante est à l’origine du nom de « L'île des pins ». Il est aussi le symbole de l’homme, représentant la puissance, l’autorité et la virilité. Il a même eu les honneurs philatéliques avec l’émission d’un timbre-poste à 2,50 francs. Enfin, pour assimiler un peu mieux le langage scientifique, un lexique des termes techniques complète l’ouvrage, depuis « A » comme acuminé jusqu’à « V » comme vulnéraire, en passant par des mots comme caulinaire, drupe, halophile, phyllode, propagule, saxicole…

Tout en inventoriant un formidable patrimoine végétal, ce livre militant met l’accent sur la fragilité des milieux et suggère de classer les mangroves néo-calédoniennes et de protéger les herbiers, juste continuité du classement au patrimoine mondial de l'humanité par l’UNESCO des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardins du Méridien



© Conservatoire des Jardins et Paysages / octobre 2009

 
270 pages - 70.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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