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Polia, revue de l’art des jardins n° 7

   
Auteur : Articles d’auteurs variés sous la direction de publication de Frédéric Sichet
Editeur : Association pour l’histoire de l’art des jardins / Findakly
Date de dépôt : mai 2007

Pour son numéro du printemps 2007, la revue semestrielle de référence en matière d'art des jardins, « Polia », donne, comme d’habitude, la parole à des historiens, des enseignants, des chercheurs, des archéologues, des paysagistes, tous professionnels évoluant dans l'univers des jardins historiques.

L'éditorial du paysagiste Louis Benech, revient sur les positions à prendre lors de « restitutions » de jardins historiques, en pesant le pour et le contre entre l'usage contemporain et la programmation historique. L'environnement, les usages ont souvent changé. Il milite surtout pour un équilibre entre le plaisir et le temps d'entretien d'où un nécessaire et indispensable dialogue entre jardiniers, propriétaires, historiens et concepteurs.

Cinq études figurent au sommaire de ce numéro de Polia. Chacune est étoffée d'une sérieuse iconographie avec des photographies d'époque et contemporaines ainsi que des reproductions (plans, gravures, perspectives, couvertures de guides ferroviaires, cartes postales anciennes, photographies aériennes, cartes...).

A la une de ce numéro, la première étude concerne « L’Ile verte » à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), cette ancienne propriété au cœur du Val d'Aulnay aménagée au XIXe siècle par le poète et librettiste Jules Barbier (1825-1901) et habitée par le peintre Jean Fautrier (1898-1964), auteur de ce jardin sauvage. Ce domaine est dorénavant intégré au parc de la Vallée aux Loups*. Marco Martella, historien de l'art, chargé des études historiques sur les espaces naturels et les jardins au Conseil général des Hauts-de-Seine, en raconte l'histoire tout en présentant l'espace avec sa prairie de fauche, son étang, sa roseraie et revient en détails sur les deux artistes ayant marqué le lieu par leur présence, leur art en le dotant d'une structure et d'un charme particulier. La deuxième étude concerne aussi une propriété d'artiste située à deux pas de la gare de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), celle d'Alice Stern, peintre et handicapée physique. Le jardin, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis le 14 septembre 2006, est l'œuvre de Jean-Claude Nicolas Forestier. La pergola, les parterres et la roseraie sont en cours de restauration. Ce jardin a notamment ouvert ses portes au public en juin 2007 pour la manifestation « Rendez-vous aux jardins ». L'étude suivante est consacrée aux jardins de gare réalisés par les frères Marcellino (1814-1892) et Giuseppe Roda (1821-1895). Ils ont conçu plusieurs parcs et jardins publics dans la région de Turin (Italie) et notamment aux abords des gares de Turin, Novare, Plaisance, Crémone, Bologne, Carrare... Ces jardins ont en commun des valeurs symboliques, esthétiques et sociales affirmées.

Le quatrième article a pour thème le nymphée du bois de la Barthe à Pibrac (Haute-Garonne). Cet édifice aujourd'hui disparu faisait partie du parc de la propriété de Guy Du Faur (1529-1584), seigneur de Pibrac, poète, magistrat et diplomate français. La description de cette grotte artificielle est connue grâce à un inventaire de 1676 et à une maquette confectionnée à l'issue de fouilles archéologiques de 1900. Ce parc a vécu une nouvelle jeunesse en 1889 avec un projet d'Eugène Bühler dont le plan est reproduit en pleine page. Le dernier article revient sur le réseau hydraulique reliant les étangs de Ville d'Avray (Hauts-de-Seine) aux grandes eaux du domaine de Saint-Cloud* (Hauts-de-Seine) des XVIIe et XVIIIe siècles. Il permet de mieux appréhender le fonctionnement de l'aqueduc parcourant le sol de Ville d'Avray, de Sèvres et de Saint-Cloud.

Faisant le point sur l'actualité, Frédéric Sichet, historien de l'art des jardins, s'interroge sur les concessions de jardins, du kiosque à la baraque à frites, en passant par les marchands de crêpes, buvettes, cafés de jardin, restaurants liés à l'animation et l'activité sociale des jardins publics. Ceux-ci sont intégrés de manière plus ou moins respectueuse de l'environnement. A cet égard, les facteurs liés aux chiffres d'affaire engendrent des extensions souvent discutables et devraient rendre les gestionnaires parfois plus attentifs à la sauvegarde des structures originelles qu'elles soient d’ordre fonctionnel (pelouses dégradées par les piétinements) ou d’ordre esthétique (parasols bariolés, stationnement de véhicules, extensions...). Les exemples de parcs réputés comme le domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), le parc de Sceaux* (Hauts-de-Seine), les jardins de Saint-Germain-en-Laye* (Yvelines) ou le parc des Buttes Chaumont* (Paris) étayent les propos. Si la justesse des édifices de Gabriel Davioud est un peu perdue de vue, heureusement quelques exemples d'intégration sont à apprécier comme dans le jardin des Tuileries* (Paris), le parc de la Vallée aux Loups à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ou les jardins de la Motte-Tilly* (Aube).

Enfin, le conservateur du patrimoine, Yves Cranga, procède à la radiographie du jardin de Portabéraud ou « la Folie Mercier » à Mozac (Puy de Dôme), inscrit à l'inventaire des Monuments historiques. La composition de cet archétype de la « folie » du XVIIIe siècle, est redécouverte à partir d'un GPS (méthode de prospection géophysique grâce à trois capteurs mototractés) et d'un référencement sur SIG (système d'informations géographiques), permettant de mettre à jour l'évolution et la compréhension des structures du parc ainsi que son réseau hydraulique.

Selon le traditionnel principe de « Polia », tous ces textes font l'objet de résumés analytiques bilingues (français et anglais), de manière très pratique, en fin d’ouvrage, avec des mots-clefs facilitant les recherches sur un thème donné [Edouard André, aqueduc, Jean-Pierre Barillet-Deschamps, Jean-Claude Nicolas Forestier, folie, genius loci, kiosque, nymphée, plan de gestion, roseraie…]. Enfin, comme à chaque numéro, sont annoncés les colloques et expositions. Un compte rendu rappelle notamment l'exposition « Chanteloup*, un moment de grâce autour du duc de Choisel » à Tours dont le catalogue figure sur ce même site. Un autre revient sur l'exposition « Grand angle sur les jardins de l'industrie en Alsace » qui se déroulait du 14 mai au 2 septembre 2007 au musée du textile de Haute Alsace à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin). Avec une sérieuse bibliographie consacrée aux récentes parutions sur les jardins, ce numéro de « Polia » est, comme à chaque fois, une mine d'informations permettant de faire le point sur les dernières recherches, réflexions et trouvailles constituant l'actualité des jardins historiques.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc de la Vallée aux Loups

Domaine national de Saint-Cloud

Parc de Sceaux

Jardins de Saint-Germain-en-Laye

Parc des Buttes Chaumont

Jardins des Tuileries et du Carrousel

Jardins de la Motte-Tilly

Site de la pagode de Chanteloup



© Conservatoire des Jardins et Paysages / novembre 2007

 
136 pages - 30.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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