Jardins secrets de Gascogne

Ancienne région de France, située entre les Pyrénées, la Garonne et l’Atlantique, la Gascogne est connue pour ses cadets (cf. « Cyrano de Bergerac » d'Edmond Rostand), ses pommes 'Cramoisie de Gascogne', l'armagnac, le floc ou encore le mousquetaire Charles de Batz Castelmore (plus connu sous le nom de d'Artagnan). Sa dénomination historique correspond de nos jours aux territoires couverts par les départements du Gers, des Hautes-Pyrénées, des Landes et, partiellement, ceux de l’Ariège, de la Gironde, de la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques et du Tarn-et-Garonne. Cependant, aujourd’hui le nom de Gascogne est devenu une appellation touristique se rapportant essentiellement à son cœur historique, le département du Gers.

S’ils sont encore peu connus, les jardins du Gers constituent un remarquable patrimoine départemental. Afin d’en apprécier le charme et la richesse, ce livre des éditions Kubik propose de découvrir une trentaine de jardins gascons. Françoise Dubarry, écrivain spécialiste de l'art de vivre, et la pépiniériste Catherine Marset, récemment disparue, invitent, sur de superbes photographies de Philippe Perdereau, à comprendre l'esprit de jardins inventifs, écologiques, classiques ou fouillis mais toujours animés d'une grâce due à l'inventivité, au savoir-faire et à la poésie de leurs concepteurs qui en ont fait leur cadre de vie. Certains de ces jardins sont connus comme les superbes jardins de Coursiana* à La Romieu (Gers), détenteurs du prix national Edouard d'Avdeew, récompensant la valorisation d'espèces rares, et du label « Jardin remarquable », décerné par le Ministère de la culture et de la communication sur des critères de composition, d’intégration dans le site, de qualité des abords, d’intérêts botanique et historique, d’entretien et de gestion. La palmeraie du Sarthou à Bétous (Gers) est également récompensée du label « Jardin remarquable », mais d'autres sites sélectionnés sont plus secrets et certains sont parfois ouverts sur demande uniquement. Parmi ceux du Gers, dans le jardin de Bonzom à Cravancères, règne la nature sauvage inspirant sa propriétaire hollandaise dans ses peintures réalisées dans son atelier en planches de pin brut. D'autres artistes ont élu domicile dans le Gers. Ainsi, les Botta sont les propriétaires du jardin de la Borde de Haut à Dému avec de colossales sculptures en béton qu'ils ont créées, des grands feuillages (alocasia, palmiers, agaves, bananiers...) et des cactus. Autour d'une demeure aux airs italiens, le jardin du domaine d'Argentens à Sainte-Radegonde possède un estimable patrimoine arboré avec de prestigieux cèdres de l'Atlas et de l'Himalaya plantés en 1841 et un mail de tilleuls. Au jardin d'Entêoulet à Lasseube-Propre avec une belle collection d'euphorbes, la propriétaire a la passion des plantes et elle ne manque pas d’astuces pour obtenir un jardin en pleine santé tout en clamant le célèbre dicton « Un binage vaut dix arrosages. ». Le jardin de la Graouère à Saint-Blancard aux accents anglais est à découvrir pour ses terrasses fleuries de mixed-borders devant un cottage aux volets couleur Salvia uliginosa. Au jardin de Labarthe à Castillon-Massas, les graminées ont été mises à l'honneur par un couple d'artistes venus de Nîmes (Gard). Autre site gersois, le jardin de Paulette à Vic-Fezensac est riche de 800 variétés de rosiers et de 1300 d'iris. Dans les Hautes-Pyrénées, plusieurs sites ont été sélectionnés tel le jardin de la Poterie à Thermes-Magnoac qui, comme l'indique son nom, est celui d'un couple de céramistes et de potiers l’ayant égayé de créations en terre cuite constituant un bestiaire féerique (grenouilles, escargots corbeaux...) parmi les légumes du potager. Le jardin de Claudine à Monfaucon est l'œuvre d'un autre céramiste inspiré, lui, par l'Italie, l'Espagne et la Chine avec des topiaires et des créations du maître des lieux (éléphant bleu, amphore, pots...) et en projet un « jardin du lettré », typique de la Chine ancienne. Le jardin d'Héchac à Soublecause est le petit paradis d'un couple amoureux des roses souhaitant « donner aux autres le goût des jardins ». D'autres jardins secrets sont encore à découvrir au fil des pages. Cette sélection de jardins du Sud-ouest permet de percevoir les relations entre les propriétaires et leur domaine, en profitant de leur savoir faire pour chaque site de connaître la « plante reine du jardin » : anémone du Japon, ciste, cornouiller, iris de Florence, laurier-tin, rose trémière, Salvia rutilans (sauge ananas), Salvia uliginosa... Ce livre est aussi une source d'inspiration avec de nombreuses idées d'aménagement comme une tonnelle rustique recouverte d'une vigne et d'un magnolia, un pas japonais de couleur rouge traversant une mare recouverte de lentilles d'eau, une allée tondue au milieu d'une prairie fleurie, des rondins posés en éventail au pied d'un rosier blanc, une clôture originale réalisée à l'aide de tiges métalliques et de pots de fleurs en terre cuite, une passerelle en bois à travers une forêt de chênes rouvres... Les amateurs de végétaux trouveront des idées pour utiliser les plantes vagabondes, les palmiers, les légumes, les écorces, les feuillages, les bonsaïs... Pour se lancer dans la pratique, des coordonnées de pépiniéristes sont référencées en dernière page comme le jardin carnivore à Peyrusse-Massas (Gers) ou la Pivoine bleue à Montégut (Gers). Pour se rendre compte encore mieux de la richesse des jardins présentés, les adresses de ceux recevant des visiteurs sont aussi communiquées.

Dans la même collection, vient de paraître « Un art de vivre au jardin, les jardins de Provence de Michel Semini » de Louisa Jones,ouvrage également présenté au sein de cette même rubrique Internet.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardins de Coursiana