Jardins du monde

Alain Le Toquin, photographe depuis 1980, a rapporté d'un voyage de trois ans autour du monde, de superbes photographies de jardins. Elles conduisent le lecteur de l'Iran à Singapour en passant par le Maroc, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande, sans oublier la France. Avec des photographies, parfois présentées sous formes de triptyques, leur auteur a voulu, dans cet album, proposer son regard sur des jardins représentatifs d’un style, avec une réelle scénographie. Une trentaine de lieux sont à découvrir souvent célèbres comme le jardin de Majorelle à Marrakech (Maroc), le potager et le parc du château de Villandry* à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire), le jardin de la villa Gamberaia à Settignano (Italie), le Bosco sacro de la villa Orsini à Bomarzo (Italie), le jardin de Sissinghurst (Angleterre), les jardins de Freÿr à Hastière (Belgique), le jardin du château de Schwetzingen (Allemagne), Keukenhof à Lisse (Pays-Bas) avec ses massifs de tulipes, le parc de Peterhof (Russie), les jardins de la ville Suzhou (Chine), dont la plupart sont classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, ou encore les jardins des temples de Kyôto (Japon) tels ceux de Nanzen-ji. Les jardins français sont illustrés notamment par le jardin de la Fondation Claude Monet* à Giverny (Eure) ou le parc floral d'Apremont* à La Guerche (Cher).Les plus intéressants à découvrir car moins connus, sont sans doute le persan Bagh-e-Shazdeh à Mahan (Iran), illustrant tellement bien la victoire de l’eau sur le désert, l’incroyable nymphée du parc de la villa Visconti Borromeo Litta à Lainate (Italie) ou le très délirant jardin de la spéculation cosmique de Portrack house à Dumfries (Ecosse). Pour ceux ne pouvant se déplacer loin, l’œil d’Alain Le Toquin et le verbe de Jacques Bosser conduiront à Huntington botanical gardens à San Marino (Californie, Etats-Unis), à Ayrlies (le jardin de Beverley McConnell) situé à Whitford près d'Auckland (Nouvelle-Zélande) ou au Singapour botanic gardens and National orchid garden. Les photographies restituent le charme des lieux avec un regard curieux ayant déniché et fixé sur papier un calme héron dans le jardin Kyôto Gosho (Japon), la neige au domaine de Versailles et de Trianon* (Yvelines), les arbres fruitiers en fleurs au Potager du Roi à Versailles* (Yvelines), la maîtrise des dessins géométriques dans les parterres de buis du jardin de la villa Ruspoli à Vignanello (Italie), le dessin d’un échiquier géant matérialisé par la floraison de narcisses blancs dans le parc du château d’Ambleville* (Val-d’Oise), d’autres narcisses fleurissant dans l’eau aux Cypress gardens à Moncks Corner (Caroline du Sud, Etats-Unis), la naïade de marbre endormie dans la grotte du jardin paysager de Stourhead à Warminster (Angleterre)… Dans un texte en fin d’ouvrage intitulé « Le regard du photographe », Alain Le Toquin évoque la liberté dont il a profité au sein de ces jardins pour travailler ses mises en scènes, les instants privilégiés où il fut le seul témoin des passages d’un renard ou d’un chevreuil. En quelques mots, il dévoile que le jardin et le photographe ont en commun un lien très fort avec le temps, les saisons, la lumière. Un hommage, « Je me souviens…. », témoigne également des rencontres exceptionnelles qu’a faites le photographe dans ce tour du monde où il a croisé des passionnés de jardins parmi lesquels le regretté Ian Hamilton Finlay (1925-2006) l’atypique poète, plasticien et concepteur de jardins dont le sien [Little Sparta à Stonypath (Ecosse)] imprégné de références mythologiques et historiques. D’autres personnages ont marqué la mémoire du photographe comme le chef jardinier des jardins de Levens hall à Kendal (Angleterre) aux topiaires extravagantes, le vieux gardien de Bagh-e-Fin à Kashan (Iran), son malicieux guide japonais soupçonnant les photographes de haïr leur sujet à force de persévérance. Mais la passion ne fait rien à l’affaire et les exceptionnels clichés susciteront des envies de visites à travers le monde. Aussi, afin de mieux présenter l’univers des jardins, un glossaire, depuis « A » comme Arcadie jusqu’à « T » comme treillage, aborde un vocabulaire spécifique en passant par des termes comme bouillon d’eau, palissade de verdure, quinconce ou topiaire.

En une phrase, ce livre préfacé par Michel Baridon, professeur émérite de l'université de Bourgogne, membre du conseil scientifique du Conseil national des parcs et jardins et du conseil scientifique de l'Etablissement public de Versailles (Yvelines), constitue, à travers les civilisations et leurs différents courants de pensées, une véritable invitation au voyage et, pour les plus ambitieux et entreprenants, à la création. Les coordonnées des jardins cités ainsi que les courriels et sites Internet correspondants sont indiqués en fin d’ouvrage.

Depuis cette édition, le même duo, composé d’Alain Le Toquin et de Jacques Bosser, a récidivé en 2006 avec un autre remarquable ouvrage abordant l’histoire de l’art des jardins, « Deux mille ans de jardins ».

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc du château de Villandry

Jardin de la Fondation Claude Monet

Parc floral d'Apremont

Domaine de Versailles et de Trianon

Le Potager du Roi

Parc du château d’Ambleville