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Pour un jardin sans arrosage

   
Auteur : Olivier Filippi
Editeur : Actes sud
Date de dépôt : avril 2007

Sécheresse, canicule, restriction d’eau sont des terminologies de plus en plus communes. En effet, depuis quelques années, l’eau est de plus en plus prise en compte comme une richesse à préserver, préoccupation dorénavant cruciale dans l'univers du jardin. La prochaine édition de la campagne nationale de « Rendez-vous aux jardins » (du 1er au 3 juin 2007), placée sous le signe de l'eau, ne manque pas de rappeler l'importance de cet élément. Le jardinier du 3ème millénaire devra donc planter, aménager et entretenir de façon plus raisonnée. Le choix des plantes et la récupération de l'eau pluviale sont donc des données à prendre en compte dorénavant. Olivier et Clara Filippi possèdent une pépinière près de Sète (Hérault). Ils ont une collection de plantes pour jardin sec et à ce titre sont considérés comme les spécialistes des plantes résistantes à la sécheresse. Cette expérience de près de vingt ans est relatée et dispensée dans ce livre que vient d'écrire Olivier Filippi, démontrant même que la sécheresse peut devenir un atout. Il est donc possible de faire fi du réchauffement climatique tout en ayant un beau jardin ? Olivier Filippi propose en fin d'ouvrage une description de 500 plantes, mais avant cela, revient en détail sur le comportement des plantes et des jardins face à la sécheresse. Les climats méditerranéens du globe (Chili, Californie, Afrique du Sud, Sud-Ouest de l’Australie, Bassin méditerranéen) sont passés en revue. Pour aborder le climat européen, des diagrammes montrent comment sont situées climatiquement de principales villes comme Londres (climat humide), Toulouse (moins d'un mois de sécheresse), Montélimar (deux à trois mois de sécheresse), Marseille (trois à quatre mois de sécheresse), Grenade (quatre à cinq mois de sécheresse), Athènes (cinq à six mois de sécheresse), Marrakech (six à sept mois de sécheresse) et Ouarzazate (climat désertique). Quant aux plantes, elles sont présentées suivant leurs catégories, qu'elles soient annuelles, géophytes (plantes bulbeuses), vivaces, arbustives ou grimpantes. Ces végétaux sont d'une grande richesse car la flore de climat méditerranéen est davantage riche que celle de climat tempéré. Ils font preuve de stratégies adaptatives à la sécheresse. Dans son chapitre consacré au jardin et la sécheresse, l'auteur revient sur l’emplacement idéal d'une plante, la préparation du sol, le moment et la manière d'arroser, la taille, le paillage, les maladies et ravageurs... Toutes ces prises en comptes sont illustrées par une riche iconographie en couleurs, des photographies et des dessins pratiques rappelant notamment l'incidence de la culture en pot sur le système racinaire ou le développement des racines suivant le type d'arrosage pratiqué durant l'été suivant la plantation. Des encadrés reviennent sur le thème de « mourir de soif en hiver », la prairie sèche, la sexualité des euphorbes... Ce livre est donc un ouvrage technique rigoureux se terminant par une sélection de plantes pour jardin sec depuis « A » comme Acanthus mollis jusqu’à « Y » comme Yucca torreyi. Certaines sont méconnues mais capables de supporter le manque d’eau et avec de réels atouts esthétiques et parfois aromatiques. L’expérience du pépiniériste, lui permet de dresser, au fil de ces pages, une liste de plantes idéales pour ces situations particulières. Dans une période où les interdictions d’arroser se répètent au fil des ans, avoir recours à ces végétaux devient un acte responsable pour un jardinier respectueux de l’environnement. Chaque plante est illustrée d'une photographie et définie avec son nom commun, son nom latin, son origine, sa hauteur, sa largeur, son exposition, sa rusticité et un code de résistance à la sécheresse évoluant de 1 à 6 (le « 1 » correspondant à une plante supportant environ 1 mois de sécheresse et le « 6 » celles résistant de 6 à 7 mois). Elle est ensuite détaillée avec des précisions sur son esthétique, son comportement et les précautions à prendre lors de son installation et de son entretien futur et sa multiplication. Parmi les plantes recommandées, figurent entre autres l'asphodèle (Asphodelus microcarpus), le chêne kermès (Quercus coccifera), le ciste des Corbières (Cistus corbariensis), l'érable de Montpellier (Acer monspessulanum), le gattilier (Vitex agnus-castus), le grenadier (Punica granatum), l'iris d’Alger (Iris unguicularis), la lavande officinale (Lavandula angustifolia), le lavandin (Lavandula x intermedia), le Melianthus major, l'oranger du Mexique (Choisya ternata), le phlomis (Phlomis grandiflora), la rose trémière (Alcea rosea), le safran (Crocus sativus), l’orpin blanc (Sedum album), la toute bonne (Salvia sclarea)... Considérations climatiques, comportement des plantes, astuces et sélection rigoureuse font de ce livre un ouvrage destiné à devenir une référence et s'achevant par des coordonnées de pépiniéristes et grainetiers. A la lecture de ce livre la réalisation d'un jardin résistant à la sécheresse devient une réalité à la portée de tous. Sur le même sujet des jardins économiques en eau, cette lecture peut être complétée par celle de quatre autres ouvrages également présentés au sein de cette même rubrique Internet : « Les jardins et la pluie » de Nigel Dunnett et Andy Clayden, « Un jardin sans arroser » de Nathalie Payens, « Jardin sans eau ! » de Brigitte Lapouge et « Le guide malin de l’eau au jardin, écologie et économie » de Jean-Paul Thorez.

Cette valeur scientifique mais également ses qualités pratiques et didactique ont permis à ce livre d'être remarqué en juin 2007 par le « Prix Pierre Joseph Redouté 2007 »*.

* Pour en savoir davantage sur ce prix décerné dans le cadre du parc du château du Lude (Sarthe), il suffit d'un simple clic sur le lien suivant :

Parc du château du Lude



© Conservatoire des Jardins et Paysages / mai 2007

 
210 pages - 40.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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