Guide des cent-dix-sept fontaines sacrées de Bretagne, rituels de guérison

En 2004, une exposition a lieu au musée de Morlaix (Finistère) : « Daniel Spoerri, histoires d'objet et la pharmacie bretonne (1960-2004) ». Ce guide en constitue le catalogue. Daniel Spoerri, artiste plasticien d'origine suisse, né en 1930, se passionne pour les eaux dites « guérisseuses » et est en particulier attaché aux sources bretonnes. Il s'est lancé à la fois dans une démarche d'inventaire à travers la Bretagne et de collection de ces eaux (« La pharmacie bretonne »), s'intéressant autant aux édicules granitiques qu'aux légendes de ces sources. Ce livre recense donc les 117 fontaines (dont il a recueilli des échantillons des eaux miraculeuses) à travers les nombreuses édifiées au sein de cinq départements bretons et des Pays de la Loire (Côtes d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan et Loire-Atlantique). Après la présentation de son travail, les 117 fontaines ayant retenu son intérêt au cours de quatre campagnes d'investigation sont présentées une par une, avec à chaque fois une photographie et un texte descriptif revenant sur la fontaine, le saint patron correspondant, les vertus de son eau, les rituels de guérison (épilepsie, exorcisme, faiblesse d'esprit, fécondité, maladies infantiles, yeux...), les pèlerinages et les légendes associées (druides, mégalithes...). Une de ces fontaines est située dans un jardin réputé. Il s'agit de Notre-Dame des Trois fontaines au sein du parc de l’abbaye de Daoulas* (Finistère). De style gothique, elle comporte un oratoire devant le bain permettant aux pèlerins de pratiquer leurs ablutions. Le texte d'accompagnement relate une légende selon laquelle la ville de Daoulas déclina par rapport à Brest à la suite d'une malédiction proférée à l'issue du refus d'hospitalité des habitants à sept jeunes enfants abandonnés dans un pétrin jeté à la mer. Dès lors pour chaque maison construite trois autres devaient alors s'écrouler. Un site exceptionnel du paysage breton, les rochers sculptés de Rothéneuf à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), sorte de « jardin de pierre », est le fruit de 25 années de labeur de l'abbé Adolphe Fouré (1839-1910). Il sculpta sur cette roche granitique l'histoire de la famille de pirates Rothéneuf ayant sévi sur la côte bretonne jusqu'à la Révolution française. Il en résulte une fresque riche de 300 personnages sur une superficie de 500 m². Ces pirates avaient un regard et une ouïe exceptionnels en raison de l'eau qu'ils utilisaient pour se laver les yeux, récoltée à marée basse dans ces rochers. C'est à ce titre que ce site particulier est inclus dans la sélection de fontaines de Daniel Spoerri et aussi que l'échantillon de sa collection est le seul exemplaire d'eau salée. Toutes les autres fontaines sont des éléments du patrimoine rural et sont souvent dédiées à un saint comme, par exemple, celle de Radénac (Morbihan), en forme de baldaquin en plein cintre et consacrée à Saint-Fiacre, le saint patron des jardiniers mais aussi protégeant de la variole et de la petite vérole. A l'issue de cette sélection, Odile Canneva-Tétu, directrice du service de l'inventaire général de la région Bretagne, revient sur la démarche scientifique de l'inventaire général du patrimoine culturel et en particulier le recensement des fontaines jusqu'ici entrepris et rapproche le travail à la fois ethnographique et artistique de Daniel Spoerri dans ce contexte patrimonial. En annexe, figure l'analyse comparée de deux eaux de fontaines sacrées avec la résistivité, l'acidité des eaux, le pH, la température.... Enfin, pour faciliter la localisation des fontaines, une carte routière est inclue dans le rabat de la quatrième de couverture, permettant de partir à la découverte du patrimoine des fontaines sacrées bretonnes, en particulier en 2007 où le thème retenu pour « Rendez-vous aux jardins » est celui de l'eau !

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le parc cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Parc et jardins de l’abbaye de Daoulas