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Les jardins ouvriers

   
Auteur : Denis Clavreul
Editeur : Gallimard, collection « Carrés de jardin »
Date de dépôt : avril 2006

Les jardins ouvriers connus dorénavant sous la dénomination de jardins familiaux sont de plus en plus sous les feux des projecteurs et notamment depuis l’invention du terme « jardin partagé », définissant le phénomène d’appropriation, sans réglementation, de morceaux délaissés de territoire urbain, en friche, dans le dessein de les transformer en jardins avec surtout une incomparable occasion de tisser des liens sociaux, conviviaux, multiculturels voire éducatifs. Ce type de jardins est aujourd’hui devenu une réalité dans laquelle plusieurs villes s’impliquent à l’instar de Paris ou de Nantes (Loire-Atlantique). Ce nouveau carnet d'aquarelles de la collection « Carrés de jardin » des éditions Gallimard rend ainsi hommage au moyen du dessin à ces jardins. L'aquarelliste François Desbordes restitue parfaitement par ses dessins l'atmosphère de ces parcelles. Un historique de ce qui est devenu un fait de société, toujours d’actualité notamment auprès des instances politiques, est retracé par Dominique Legrain, directeur de la collection. La démarche commence vers 1878 par une initiative du Père Volpette à Oignies (Pas-de-Calais). Mais c’est surtout avec La « Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer », créée en 1986 par l’abbé Jules Lemire (1853-1928), député puis maire d’Hazebrouck (Nord), que le mouvement explose littéralement. En effet, cet ecclésiastique prend conscience de la précarité dans les corons, du travail confié à des enfants et de l’absence de distraction. Fort de ce constat, il est le porte-parole d’une nouvelle doctrine, le « terrianisme ». Tout en aidant les plus défavorisés, il prône les valeurs familiales. Des personnages comme Edmond Rostand, Casimir Perier ou le Maréchal Lyautey soutiennent cette politique. Grâce à un judicieux choix des couleurs et à un don d’observation, l'aquarelliste a su restituer le travail des jardiniers « du dimanche » au fil d’une année (plantation des échalotes, labour au motoculteur des parcelles…) et les typiques éléments du décor [fûts bleus ou bidons en tôle recyclés en réservoirs d’eau, compost, cabanes à la fois utiles (outils) et lieux de rendez-vous (loto, PMU, apéro…)], trains et voies ferrées… La flore n’est pas oubliée avec des cerisiers en fleurs, des dahlias, mais surtout et évidemment les productions maraîchères comme les aubergines, courgettes, melons, tomates cerises, tomates ‘Cœur de Bœuf’… François Desbordes a aussi mis en avant la faune évoluant dans ces jardins vivants (bourdons, mésanges bleues, verdiers, troglodytes mignons, vulcains, grenouilles…). Suivant le principe de la collection « Carrés de jardin », ce carnet s’achève par des informations pratiques complétant le sujet. Ainsi des rappels précisent que les jardins familiaux sont gérés par des associations fédérant des dizaines de milliers d’adhérents et reconnues d’utilité publique (statut rappelé dans la « charte des jardins ouvriers, familiaux et sociaux » du 12 février 1993). Aussi, les créations de jardins familiaux peuvent bénéficier de subventions de l’Etat, de prêts et de dispositions fiscales avantageuses. Des exemples de référence sont mis à l’honneur à l’instar des célèbres « Green Guerillas » à New York (Etats-Unis) créées en 1973 par l’artiste Liz Christy (1945-1985), jetant des bombes de graines dans des parcelles abandonnées, ou les « plantages » de Lausanne (Suisse), parcelles de 6 à 48 m2 où, pour l’équivalent de quelques euros, les bénéficiaires profitent des points d’eau et des coffres pour le rangement des outils en commun. Des adresses utiles (Fédération nationale des jardins familiaux, Ligue française du coin de terre…) et une biographie permettent d’en savoir davantage sur ces jardins dénommés également jardins ouvriers, collectifs, citadins, partagés, communautaires, d’usine, familiaux, d’insertion sociale, industriels, d’insertion économique, éducatifs, pédagogiques, municipaux, de cheminots, citoyens… Pour les amoureux des jardins et des dessins à l'aquarelle, il est conseillé de se reporter aux autres ouvrages de la collection (« Les jardins de Villandry », « Notre-Dame d'Orsan », « Le potager du roi », « La Bambouseraie » et « Le jardin de Claude Monet à Giverny »), individuellement présentés dans cette même rubrique Internet.



© Conservatoire des Jardins et Paysages / février 2007

 
74 pages - 18.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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