Le Jardin des plantes, Muséum national d’Histoire naturelle

Le jardin royal des plantes médicinales est créé en 1635 afin d'instruire les écoliers de l'école de Médecine. A l'occasion des 371 ans de celui qui est aujourd'hui connu sous le nom de « jardin des Plantes », le Muséum national d'histoire naturelle publie cet ouvrage. Il relate la longue histoire du jardin des Plantes* et du muséum, situés à Paris, en bord de Seine et à limite de la gare d’Austerlitz. Ce jardin est un des sites les plus prestigieux de la capitale. Si pour le public c'est à la fois un lieu de contemplation et d'histoire, pour les professionnels, il s'agit d'un terrain d'acclimatation et d'études. Cet album revient sur la longue histoire de près de quatre siècles d'un lieu à la fois écrin et témoin de l'histoire naturelle en France. Ce livre est un recueil de quatre grands textes confiés à des professionnels d'horizons différents. Le jardinier paysagiste Gilles Clément aborde son attachement pour les paysages du jardin « où s'exerce un objectif unique : comprendre la nature », le jardin alpin où il révisait, l'émotion actuelle pour le respect de la nature (OGM, vaches « folles », grippe aviaire...) et son admiration pour Jean-Baptiste Lamarck, naturaliste, professeur de zoologie et théoricien de l’évolution des êtres vivants. Yves Laissus, conservateur de collection, retrace le rôle scientifique du jardin au travers de son histoire avec ses personnages clefs comme Guy de la Brosse (premier intendant du jardin), Georges Louis de Buffon, André Thouin... Autre conservateur de collection, Pascale Heurtel évoque les promenades des « habitués », des curieux et des touristes à la recherche d'une plante, d'un animal ou d'un banc au fil du temps au sein du seul jardin botanique parisien intra-muros avec un rôle également de « jardin public » et de « parc zoologique ». Enfin, le romancier Jules Merleau-Ponty s'attache à présenter le muséum le fascinant depuis son enfance, notamment la galerie de zoologie associée à une vision de l'arche de Noé. Chacun de ces quatre textes est séparé des autres par des petits chapitres sur les bâtiments majeurs du jardin des Plantes (serres et jardins d'hiver, hôtel de Magny, amphithéâtre de Verniquet, pavillons de la Ménagerie et Grande galerie de l'Evolution) illustrés par des photographies, plans, coupes techniques et dessins aquarellés. La lecture de cet ouvrage suscitera à coup sûr l'envie de redécouvrir un jardin à l'extraordinaire patrimoine, et au charme incontestable. En raison de ces atouts et son histoire, l'ensemble du jardin est classé Monument historique. Le visiteur appréciera le labyrinthe, la « gloriette de Buffon » (1788) conçue par Edme Verniquet et surmontée d'une sphère armillaire, la ménagerie, la rotonde, la grande galerie de l'Evolution (restaurée de 1991 à 1994 par les architectes Paul Chemetov et Boris Huidobro), les serres de Rohault de Fleury (1830) dont celles dites « courbes » restaurées de 1995 à 2000 également par Paul Chemetov), le jardin alpin (1931), la roseraie, le jardin d'iris... Il sera aussi marqué par la richesse de la statuaire : « Bernardin de Saint-Pierre » de Louis Holweck (1907), « Buffon assis avec comme attributs une dépouille de lion et un oiseau » de Jean Carus (1909), « Femme tirant à l'arc » de Paul Vigoureux, « Hommage à Saint-John Perse » de Patrice Alexandre (1989), « Temps imparti » de Jean-Bernard Métais (2000)... Les fleurs ont aussi une présence forte : cosmos, dahlias, nénuphars, Mina lobata, roses, iris, roses trémières, lotus... Le patrimoine botanique est aussi un des principaux atouts du site comme le fameux cèdre de Jussieu (rapporté d'Angleterre par Jussieu dans son chapeau), les platanes taillés en marquise, les mimosas, les cerisiers du Japon, le Ginkgo biloba et bien d'autres arbres remarquables... Des étudiants viennent toujours apprendre le nom des plantes en déchiffrant les étiquetages au sein des parterres compartimentés, des enfants viennent jouer, des promeneurs viennent lire ou trouver des idées. En effet, ce jardin a influencé de nombreuses personnalités et notamment des artistes. Les ouvrages consacrés au Douanier Rousseau et référencés sur ce site Internet montrent combien ce peintre majeur du XX^e siècle a trouvé l'inspiration au sein du jardin d'hiver du jardin des Plantes. Une riche iconographie agrémente les récits avec quelques documents inédits. Outre des photographies anciennes en noir et blanc (photographies dont certaines du fonds des frères Séeberger) et des plus contemporaines en couleurs, les illustrations sont pour beaucoup des reproductions de gravures, de plans, d'aquarelles et toiles (signées Pierre-Joseph Redouté, Antoine Louis Barye, Jean Houel...), de planches botaniques et zoologiques, d'herbiers ou de documents d'archives à l'instar des extraits de « Vüe du jardin des Plantes à Paris » (vers 1805), un recueil d'estampes colorées par Nicolas Huet. Pour en savoir davantage, il peut être utile de se référer au précédent ouvrage sur l'histoire de ce jardin, un petit fascicule de la collection « Itinéraires » des éditions monum (« Le jardin des plantes et le muséum d’histoire naturelle ») paru en 2004 et également présenté sur ce site Internet comme « Du jardin au muséum en 516 biographies » de Philippe Jaussaud et Edouard Raoul Brygoo et « Le jardin d’utopie, l’histoire naturelle en France de l’Ancien régime à la Révolution » d’Emma C. Spary.

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardin des Plantes