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Robert Mallet-Stevens, l'œuvre complète

   
Auteur : Sous la direction d'Olivier Cinqualbre
Editeur : Centre Pompidou
Date de dépôt : avril 2005

A l'occasion des 60 ans de la disparition de l'architecte Mallet-Stevens, le centre Pompidou lui a consacré une superbe rétrospective intitulée « Robert Mallet-Stevens architecte (1886-1945) » s’étant déroulée jusqu'au 29 août 2005. Le catalogue de cette exposition, intitulé « Robert Mallet-Stevens, l’œuvre complète » a même été sélectionné dans le cadre de l'opération « Le mai du livre d'art ».
L'iconographie est très riche et présente toute la vie professionnelle de cette figure emblématique de l'art de l'entre deux guerres également décorateur de films (notamment pour Raymond Bernard sur « Le miracle des loups » (1924) et pour Marcel L'Herbier sur « L'inhumaine » (1923) et « Le vertige » (1926)), enseignant et illustrateur (catalogue du couturier Melnotte-Simonin). Les documents et plans prêtés pour l'exposition proviennent notamment du musée des Arts décoratifs, du musée des Années 30, des archives municipales de Boulogne-Billancourt ou de collections privées.
Cette monographie est l'occasion de redécouvrir les planches illustrant « Une cité moderne » (1922) préfacée par Frantz Jourdain, avec des dessins de 1917, 1921 ou 1922 souvent rehaussés par une coloration monochrome des toitures ou de la végétation, donnant aux perspectives une force saisissante. Pour les amateurs de jardins, le nom de Mallet-Stevens est d'abord associé à la villa Noailles* (1923-1928) à Hyères-les-Palmiers (Var) construite pour Charles et Marie-Laure de Noailles et ensuite au jardin de l'exposition des arts décoratifs de 1925. La villa Noailles est en effet accompagnée d'une terrasse parvis et d'un jardin cubiste de forme triangulaire conçu en 1926 par le décorateur arménien Gabriel Guévrékian. Cet ensemble est notamment mis à l'honneur dans le film surréaliste « Les mystères du château du Dé » de Man Ray (1929), commandé par le comte de Noailles et dont des extraits étaient projetés au Centre Pompidou. Cette villa a souffert d'années d'abandon, mais a été rachetée en 1973 par la ville d'Hyères-les-Palmiers ayant entrepris sa restauration à partir de 1989. Les architectes en charge de ce travail (Cécile Briolle, Agnès Fuzibet et Gérard Monnier), ont à ce propos publié en 1999 chez Parenthèses « Mallet-Stevens, la villa Noailles », actuellement toujours disponible en librairie.
Un autre aménagement emblématique de cette époque est l'exposition des arts décoratifs de 1925 à Paris, justement marquée dans les mémoires avec le jardin conçu avec les frères Joël et Jan Martel. Ils y imaginent quatre arbres cubistes en béton dont la maquette était également présentée au Centre Pompidou. Un de ces arbres est recréé en 1998 devant l'espace Landowski de Boulogne-Billancourt, ville d'art et d'histoire, et sert depuis de symbole aux activités culturelles de cette ville.
Dans cette même ville, l'architecte construit l'Hôtel Collinet, visible de l'extérieur au n° 8 de la rue Denfert-Rochereau. Ce catalogue est très riche, il reprend les maquettes exposées et les œuvres phares de Mallet-Stevens, comme la villa Poiret à Mézy-sur-Seine (Yvelines) conçue pour le grand couturier Paul Poiret, devenue ensuite la demeure de la comédienne Elvire Popesco, la Maison-atelier du maître verrier Louis Barillet (Paris 15e arrondissement), la villa Cavrois à Croix (Nord), longue de 60 mètres et recouverte d'un parement de plaquettes de briques beiges, « œuvre majeure » par excellence en cours de restauration depuis 2004, ou encore la rue Mallet-Stevens (Paris 16e arrondissement), un ensemble de cinq maisons avec notamment l'Hôtel Martel et l'agence de l'architecte. Cette voie privée fut inaugurée le 20 juillet 1927. L'architecture de Mallet-Stevens se caractérise par une réflexion sur la lumière et la profondeur, une imbrication de volumes, la sobriété des façades, de grandes baies vitrées. L'importance du mobilier intérieur l'a conduit à collaborer avec les plus grands artistes de l'époque comme Louis Barillet, Gabriel Guévrékian, Joël et Jan Martel, Jean Prouvé... Les photographies dont de nombreuses en couleurs, les plans et les maquettes restituent fidèlement le travail de l'architecte comme pour le garage Alfa-Roméo de la rue Marbeuf (Paris), mais aussi ses projets plus ambitieux et monumentaux, mais non réalisés comme les grands concours parisiens des années 30 pour un stade olympique en bord de Seine, un musée du cinéma...
La lecture de ce catalogue exhaustif peut se prolonger par celle de « Robert Mallet-Stevens et la villa Noailles à Hyères » d’Hubert Damisch et Jacqueline Salmon, « Hector Guimard Robert Mallet-Stevens, villas modernes » de Richard Klein & Gilles Maury, « Robert Mallet-Stevens la villa Cavrois » de Richard Klein ou encore « Robert Mallet-Stevens, architecte » sous la direction de Jean-Pierre Lyonnet, également présentés dans cette même rubrique Internet. Ces livres confirment bien que Robert Mallet-Stevens est un architecte des plus compétents et faisant preuve d’une maîtrise très fine de l’organisation des espaces.

* Plus d’informations
Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Parc Saint-Bernard et jardin de la villa Noailles



© Conservatoire des Jardins et Paysages / décembre 2005

 
240 pages - 39.90 €
     
   
   
   
 
   
 
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