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Les roses de Bagatelle

   
Auteur : Madeleine Chapsal
Editeur : Fayard
Date de dépôt : mai 2005

« Enfant, avec ma gouvernante, puis adolescente, à bicyclette et même à cheval, j'avais beaucoup fréquenté le bois de Boulogne et j'en connaissais les coins et recoins : le Racing, le Pré-Catelan, la Grande Cascade, les clubs équestres… Tout à l'époque était jardin, verdure, feuillages, sentiers ; il y avait même des animaux sauvages tapis dans les fourrés… Situé au cœur de ce qui demeurait encore un véritable bois, le parc de Bagatelle semblait sorti d'un songe : un domaine secret comme ceux appartenant aux fées, qui ne se découvrent qu'aux amoureux au cœur pur égarés en forêt de Brocéliande ou sur la carte du Tendre… ».
C'est en ces termes que Madeleine Chapsal, une des romancières les plus appréciées, au fidèle public essentiellement féminin, attendant avec impatience chaque nouveau titre, décrit le parc de Bagatelle* (Paris).
A 80 ans, Madeleine Chapsal, est aussi journaliste et membre du jury du prix Femina. C'est également une amoureuse des jardins. Pour mémoire, se reporter à « Jardins d'écrivains » de José Cabanis et Georges Herscher chez Actes sud (1998), où elle présentait ses trois jardins (dans le Limousin, à Saintes et sur l'île de Ré).
Plus récemment, elle a écrit « Dans mon jardin », déjà chez Fayard (2003), dans lequel elle évoquait au gré du temps, des humeurs et des saisons, les relations amoureuses, la vie commune, entre son jardin et elle (dont une nouvelle édition dans la collection « Le livre de poche » est également présentée dans cette même rubrique Internet). Il n’est donc pas étonnant que les jardins occupent encore une place de choix dans son avant-dernier roman « Les roses de Bagatelle », contant l'amour fou et impossible d'une relation adultérine d'un homme marié avec une jeune femme dans les années cinquante. Cette histoire est racontée par Mathilde comparant de nos jours, parfois avec amusement, parfois avec nostalgie, notre époque avec les années d’après guerre.


Sans réel suspens, la séparation est implicite car dès le début, le lecteur comprend que Léonard, marié, n’a pas la moindre intention de divorcer. Cependant, ce récit est des plus vivants, suivant la lecture des lettres redécouvertes par Mathilde, se remémorant sa folle passion pour Léonard, trentenaire comme elle, ne pouvant vivre cette passion que de jour car il rentre chaque soir dans son foyer. Cette relation est riche de leurs échanges sur les intellectuels de Saint-Germain des Prés, mais est surtout intense lors de leurs retrouvailles liées à un jardin. Le plus souvent il s’agit de la roseraie de Bagatelle où les deux amants se rendent quotidiennement, à la recherche de la « rose bleue ». Leurs tendres rendez-vous passent par les jardins de Fontainebleau* (Seine-et-Marne), le domaine national de Saint-Cloud* (Hauts-de-Seine) alors peu entretenu mais avec le charme déployé par la Grande cascade et le jardin du Trocadéro, ou le domaine de Versailles et de Trianon* (Yvelines), si différent d'une saison à l'autre, qu'ils visitent au fil de l'année et où cette femme et cet homme ressemblent aux yeux de tous à un couple comme les autres.
 
Raconté selon la vision de Mathilde, ce récit vivant est étayé par les lettres pleines de poésie de Léonard et ses humoristiques dessins d’éléphants le symbolisant du fait de son nez un peu long, Mathilde ayant, quant à elle, les traits d'un kangourou. Arbres, feuillages, fleurs, tempête de 1999, parfums et couleurs sont des notions parcourant ce roman passionné.

* Plus d’informations
Pour en savoir davantage sur les jardins cités dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur les liens suivants :

Parc de Bagatelle
Jardins de Fontainebleau
Domaine national de Saint-Cloud
Domaine de Versailles et de Trianon



© Conservatoire des Jardins et Paysages / décembre 2005

 
304 pages - 19.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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