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Vauville, le jardin du voyageur

   
Auteur : Guillaume Pellerin & Cléophée de Turckheim
Photographies - Illustrations : Franck Boucourt
Editeur : Ulmer, collection « Des jardins d’exception »
Date de dépôt : mai 2011

Ouvert au public depuis 1992 et bénéficiant d’un climat exceptionnellement doux, le jardin botanique du château de Vauville* à Beaumont-sur-Hagues (Manche)très beau ». Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1992 et détenteur du label « jardin remarquable » en 2007, décerné par le Ministère de la culture et de la communication sur des critères de composition, d’intégration dans le site, de qualité des abords, d’intérêts botanique et historique, d’entretien et de gestion, il est la propriété du couple Guillaume Pellerin et Cléophée de Turckheim. Guillaume Pellerin est architecte, dessinateur de jardins et grand collectionneur d’outils de jardins. Quant à Cléophée de Turckheim, elle écrit et notamment comme chroniqueuse jardin pour le magazine « Maisons Côté ouest ». Vauville fait aujourd’hui l’objet d’un nouveau volume de la collection « Des jardins d’exception » des éditions Ulmer. La préface est signée de Didier Decoin, de l’Académie Goncourt, dans laquelle il compare ce jardin avec un haïku en raison de leur capacité commune à « métamorphoser l’observation de la Nature en ravissement, en éblouissement, en bouche bée ». Il le définit aussi comme « un concentré des cinq continents ». L’introduction signée de Guillaume Pellerin retrace l’histoire du jardin qui commence comme la sienne en 1948, lorsque ses parents décident de réaliser un jardin avec uniquement des plantes à feuillage persistant de l’hémisphère austral. Aujourd’hui, la succession de ces espaces compose un ensemble cohérent même si, au fil de sa constitution, aucun plan n’a guidé les pas de la famille Pellerin. Cette aventure a pris forme aussi grâce à la détermination de Cléophée de Turckheim l’épouse de Guillaume qu’il remercie dans ce texte. En effet, comme il le dit lui-même, « rien ne réussit sans présence féminine ». Il raconte le travail et la persévérance connus de tout créateur de jardin : les tas de pierres ramassées, les objets chinés dans les vide-greniers et brocantes, les sacs d’engrais portés, les outils collectés et bien sûr les plantes rapportées. Il rend hommage au travail des deux jardiniers œuvrant au quotidien pour que ce jardin soit à la hauteur de ses espérances. est situé à la pointe du Cotentin. Un célèbre voisin, en la personne du poète Jacques Prévert, considérait ce jardin comme « 

Un plan en couleurs au 1/500 permet de comprendre l’organisation des 4 hectares de jardins et d’en retrouver les différentes parties présentées dans les pages suivantes : le théâtre de bambous, la palmeraie haute, l’abreuvoir, le bain d’oiseau, l’allée des Hydrangeas, le chemin de la découverte, le chemin des fougères, le chemin mystérieux, l’éventail, le jardin d’eau, le jardin de la sagesse, la demi-lune, la voûte bleue, le jardin exotique, le grand espace, la palmeraie basse, le bassin des gunneras… Les pages suivantes sont une succession de photographies dues au photographe Franck Boucourt, parfois sur une double page, qui restituent l’ambiance et l’exubérance de Vauville. Elles sont légendées par Guillaume Pellerin et Cléophée de Turckheim distillant, au fil de ce parcours dans leur cher jardin, quelques conseils de jardiniers comme par exemple éliminer les branches basses du cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa) pour laisser passer la lumière. Au fil de ces légendes, des dates clefs dans l’évolution du jardin sont dévoilées. Les propriétaires révèlent les parfums qu’ils apprécient dans leur jardin comme celui vanillé de la Colletia paradoxa aux feuilles de forme orthogonale et acérées, les fragrances de miel pour l’Euphorbia mellifera, de beurre de cacahuète pour le Melianthus major ou les effluves du Trachelospermum  jasminoides, des cordylines ou des Stauntonia hexaphylla. La vue est un autre sens inhérent à ce paysage à l’aspect naturel résolument voulu et notamment en découvrant les marbrures des écorces des eucalyptus. Les floraisons bleues ont une forte présence avec celles des agapanthes, des Ceanothus arboreus et thyrsiflorus, des Echium pininana, des hydrangéas (macrophylla ‘Ayesha’…) ou de la Salvia candelabrum. Le bleu se retrouve jusque dans la teinte des dalles de schiste pavant le chemin du grand espace et, bien sûr, dans la couleur de l’océan voisin. D’autres floraisons sont à l’honneur à travers les clichés du photographe comme celle des arums blancs (Zantedeschia aethiopica), du Callistemon sieberi, du Camellia japonica ‘Duc de Bretagne’, de l’eucomis (Eucomis comosa), du Genista maderensis, de l’Iris laevigata, des pivoines arborescentes, des rhododendrons (‘Percy Wiseman’, Lady Eleanor Catheart’, yakushimanum…) ou des tritomas (Kniphofia uvaria). Les photographies resituent également la présence de l’eau et des bassins (l’abreuvoir, la rivière, le bassin double, celui de la sagesse…). Dans cette exubérance végétale, la main de l’homme se retrouve dans des chemins, des bassins ou des sculptures comme la tête de lion dessinée en 2007 par Guillaume Pellerin ou encore celle de l’homme vert chevelu en terre cuite. Mais le graphisme le plus stupéfiant demeure celui des plantes comme la voûte des eucalyptus, la charpente d’un pin, la crosse d’une fronde de Dicksonia antartica, les feuilles du Dasylirion gracile… L’ouvrage s’achève par un utile cahier technique dans lequel les auteurs conseillent sur les plantations d’une dizaine de végétaux parmi lesquelles les Gunnera manicata, les agapanthes, les palmiers, les Hydrangea, les fougères arborescentes… Avec ces plantes, issues notamment de Tasmanie, de Corée, d’Australie ou du Mexique, Vauville mérite bien le qualificatif de « jardin du voyageur » voire de « jardin des acclimateurs ».

Parus simultanément dans la même collection, deux autres ouvrages sont aussi dédiés à des jardins normands : « Le jardin du Vasterival » et « Les jardins du Bois des Moutiers ». Cette collection comporte encore plusieurs autres ouvrages sur des jardins à visiter : « Kerdalo, le jardin continu », « Le jardin de Berchigranges », « Le jardin Plume », « Giverny, le jardin de Claude Monet », « La mare aux trembles, le jardin patchwork », « Marqueyssac, les jardins suspendus » « Eyrignac, les jardins du manoir » et « Les jardins de Maizicourt ».

 

* Plus d’informations

Pour en savoir davantage sur le jardin cité dans cette notice, il suffit d’un simple clic sur le lien suivant :

Jardin botanique du château de Vauville




© Conservatoire des Jardins et Paysages / mai 2011

 
96 pages - 19.00 €
     
   
   
   
 
   
 
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